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Saturday, August 11, 2012



Les Pharaons ont été les premiers
à célébrer Cham el-Nessim
Chanter le printemps et célébrer
la fête de la nature
 
par : Dalia Hamam
et Ingi Amr

Une fête organisée depuis 5 mille ans ... c'est la fête du printemps. Les pionniers à la célébrer sont les Pharaons. Cette journée témoigne, généralement, d'un afflux de gens vers les lieux publics pour jouir du beau temps et de la nature. Et c'est pour cette raison que l'Etat déploie d'énormes efforts afin de satisfaire les citoyens durant la fête.
"C'est le printemps... Il fait beau temps...
Laisse tout de côté et jouis de ta journée".
Sans écouter ces paroles de Salah Gahine chantées par la Cendrillon Soad Hosni, qui ne peut sentir l'avènement de Cham el-Nessim ? Chacun se prépare en privé et à sa façon. Quelques jours avant, le père achète des œufs, du lupin, du fenugrec, des conserves de poisson ("fésikh", "mélouha" et "harengs") et des bottes d'oignon vert. Ce jour là, les enfants sont les premiers à se lever tôt le matin pour préparer leurs crayons de couleurs. 

Quand la maman termine la cuisson des œufs bouillis, ils se précipitent pour y faire des dessins. Mais après les campagnes de sensibilisation sanitaire qui montrent les risques produits par les couleurs artificielles, la maman utilise des éléments naturels de coloration, comme le thé par exemple qui donne du marron, le céleri, les pelures d'oignons et le chou-fleur qui donnent le jaune, la menthe et le persil qui donnent le vert, les betteraves rouges qui donnent le rouge et l'hibiscus qui donne de la couleur pêche. Au début de l'après-midi, la famille sort se promener et prendra le déjeuner dans un jardin publique.
Une verdure régnante
Les lieux où la verdure règne sont les lieux que préfèrent les gens. Ils sont rattachés à la nature, dans un plein air entouré de fleurs et de plantes. C'est la raison pour laquelle l'Etat prend comme d'habitude les mesures nécessaires concernant les cérémonies du Cham el-Nessim. L'Organisme Général de Transport, Institution jouant le rôle le plus important dans les préparatifs de cette journée, a décrété l'état d'urgence. Plus de 2000 minibus et autobus seront à la disposition du pulic pour faciliter le déplacement des foules vers les lieux de loisirs ou les sites touristiques et religieux sur l'ensemble du territoire. 

Les responsables du trafic vont entreprendre un grand nombre de procédures afin de lutter contre l'embouteillage dans tous les gouvernorats. Notons qu'il existe une coordination entre le Ministère de l'Intérieur et les médias aux moyens de bulletins concernant le mouvement du trafic.
D'ailleurs, les jardins ont été décorés de gerbes de fleurs pour attirer le plus grand nombre de visiteurs. En tête de liste, les jardins de "Qanater". Ceux-ci s'apprête à accueillir environ 2 millions de visiteurs gratuitement dès six heures.
Le Maire de "Qanater", M. Chérif al-Gamassy, a déclaré qu'il y aura des kiosques pour vendre du pain, du poisson et surtout des boissons en grande quantité aux citoyens afin de limiter l'action de l'achat des marchands ambulants. En plus, un "service de crise" sera mis en place dans les jardins pour rendre service aux malades en cas de besoins urgents.
En outre, Le Jardin zoologique de Guiza fait partie des jardins préférés chez les visiteurs, et les enfants en particulier. Il ouvrira ses portes au grand public très tôt le matin. Pour sa part, l'administration du jardin va prendre quelques mesures pour faire face au grand nombre de visiteurs.
Certains animaux rares comme le Chimpanzé, l'ours blanc et quelques reptiles vont être exposés aux visiteurs à l'occasion du Cham el-Nessim. (Le Chimpanzé ne sort jamais de son hibernation permanente car il est très sensible et il a la frousse du public). Quant au bassin des cygnes, ils attendent eux aussi, les visiteurs pour avoir leurs petits morceaux de pain.
Le Zoo organise également un programme de divertissements ainsi qu'un spectacle artistique qui se terminera avec la distribution de prix. De même, des fêtes musicales dans les différents kiosques existants à côté de la vallée des singes vont être préparés.
Quant au jardin "Foustate", il fait partie des jardins de loisirs qui se préparent à fêter Cham el-Nessim. Le directeur du jardin, l'ingénieur Rafik Salah Eldine, a annoncé que la première famille qui entrera dans le jardin aura droit à un petit déjeuner gratuit. Celui-ci est composé d'œufs colorés, de fromage et de pain. Le jardin a témoigné dernièrement d'une restauration globale aux différents coins afin de plaire aux visiteurs.
Notons, enfin, que l'administration de certains jardins remettra des sacs poubelles aux visiteurs dès leur passage dans le jardin dans le but de récolter leurs déchets et éviter de salir le sol au tant que possible

Saturday, December 17, 2011





 
Un admirateur du pied 
 de Ramsès II à Tanis
 


La tête enturbannée d'un châle blanc, vêtu d'une gallabeya plus blanche encore, pieds nus, l'homme était monté sur un âne trottinant sur la route entre San El-Hagar et Husseineia dans le Delta oriental. Chose particulière, cet homme aux pieds nus avait de superbes babouches blanches suspendues au col de sa monture.


Fidèle aux traditions de ses ancêtres, il ne chaussait ses babouches qu'arrivé à destination, non pas pour devenir comme tout le monde, chaussé, mais pour faire voir que lui aussi savait utiliser cet accessoire pas plus indispensable au costume qu'à la respectabilité. Cet homme, il se faisait appeler Abdou dans son village de San El-Hagar près de l'ancienne cité pharaonique de Tanis. Il avait des idées bien arrêtées sur les pieds. Sans le savoir , il avait hérité ces idées de ses ancêtres.
Pour Abdou, si la tête est la partie la plus respectable de l'homme et c'est pour cela qu'elle doit toujours être couverte, les pieds, quant à eux, sont aussi le signe de cette respectabilité. "L'homme se reconnaît à ses pieds", répétait-il souvent. Les siens, tant il les soignait, n'avaient de rivaux qu'en ceux du colosse de Ramsès II dans les ruines de Tanis, près d'un mètre de largeur, ou ceux encore plus délicats de la douce Néfertari blottie entre ses jambes. Ces pieds géants de Ramsès II, ou cette délicieuse épouse royale, Abdou aimait les contempler, les caresser, les admirer, car pour lui ils symbolisaient ce qu'il y a de plus beau dans la constitution humaine. Pour Abdou, avoir de beaux pieds, c'était posséder la vertu, le savoir-vivre, toutes les qualités nécessaires à la vie. Pour lui, de vilains pieds signifiaient bêtise et mauvais esprit.

Abdou, monté sur son âne, se rendait donc à Husseineia. Un jour par semaine, il visitait la ville voisine pour le marché du mardi. L'âne attaché, Abdou chaussait ses babouches et faisait son tour du marché, saluant les connaissances, marchandant un bout de tissu, une paire de babouches, bien qu'il n'avait pas l'intention d'acheter quoi que ce soit. Des babouches, les dernières achetées dataient au moins de quinze ans, allant et venant toujours pieds nus.
Son tour du marché accompli, Abdou venait s'installer au café de la place. Précautionneusement, il retirait ses babouches qu'il polissait avec son mouchoir de poche, quitte à l'utiliser ensuite à des fins nasales. Ce rite accompli, il sirotait un café qu'il n'avait pas besoin de commander, le garçon connaissant les habitudes de son client.
Sans le savoir, Abdou vivait des traditions de l'Egypte ancienne. En effet, les Egyptiens marchaient nu-pieds, les sandales n'étant pas un accessoire indispensable au costume. Cependant, lorsqu'ils se rendaient en visite, les gens riches se faisaient accompagner de serviteurs dont l'un était chargé de porter les sandales. Ils ne les chaussaient qu'une fois arrivés à destination. Une des hautes fonctions de la Cour royale était le "porte-sandales" du roi.
Si les Egyptiens portaient rarement des sandales, le savoir-vivre les interdisait quand il s'agissait de se présenter devant une personne d'un rang plus élevé que soi. Faveur suprême, c'était d'être autorisé à se présenter chaussé devant le roi. Les sandales, alors, valaient mille fois mieux que n'importe quelle décoration royale.
Les pieds, cent fois par jour les Egyptiens les lavaient, les oignaient d'huile et de parfums. Des pédicures peuplaient les trottoirs des rues et les cours des maisons nobles. C'était un bon métier. Bracelets, anneaux et bagues ornaient les pieds. Recouverts d'or et d'émeraudes, les pieds manifestaient la richesse et la noblesse du propriétaire. "Ton pieds te conduira où tu veux aller", un dicton traduisant excellemment bien la valeur de ce membre du corps. Si l'esprit commande, ce sont les pieds qui font passer de l'ordre à la réalisation. Ils sont alors symboles de volonté.
G.V.