Thursday, February 9, 2012




La première imprimerie en Egypte
 
La première imprimerie créée en Egypte, grâce aux caractères latins, arabes et grecs et aux presses de l'Imprimerie vaticane, fut installée à Alexandrie au mois de juillet 1798 sous le nom d'Imprimerie orientale, puis au Caire au mois de septembre 1798 où elle prit le nom d'Imprimerie nationale sous la direction de Jean-Joseph Marcel. Cet imprimeur et orientaliste était né à Paris en 1776 et mourut en cette même ville en 1854. En 1804, il avait été nommé directeur de l'Imprimerie nationale à Paris. A côté de l'imprimerie officielle dirigée par Marcel, se trouvait une petite imprimerie appartenant à un civil appelé Marc-Aurèle. Il avait installé sa petite imprimerie, apportée de France, au Caire. Ce fut l'imprimerie de Marc-Aurèle qui fit sortir le premier numéro du Courrier d'Egypte le 29 août 1798. A cette époque, c'était le système typographique qui était utilisé. Les typographes utilisaient des caractères mobiles qu'il levait dans la casse et assemblait les mots qu'il intercalait avec un espace plus bas que les caractères des lettres dont la hauteur était de 63 points Didot. Chaque ligne était composée sur une longueur déterminée appelée justification. Les lignes se succédaient séparées ou non par des interlignes et selon la hauteur de la page adoptée. Plus tard, des machines à composer succédèrent à ce procédé primitif: les linotypes et monotypes.


Des châssis étaient déposés sur le marbre, un pour chaque page, et le prote disposait les lignes de plomb selon la maquette qui lui avait été donnée par le secrétaire de rédaction. La page ainsi réalisée était encrée et une épreuve était faite pour les dernières corrections dont les premières avaient été faites sur les plombs disposés en colonnes.
Les châssis étaient ensuite placés sous la rotative pour l'impression. Marc-Aurèle poursuivit l'impression du Courrier d'Egypte jusqu'au mois d'octobre 1798. Mais tout le monde se plaignait de la mauvaise impression et des nombreuses fautes d'orthographe, si bien que Bonaparte lui aurait dit: "Si votre journal n'encourage personne à sa lecture, écrivez-le au moins correctement".


Quand au mois de septembre 1798, l'imprimerie d'Alexandrie vint s'établir au Caire avec Marcel comme directeur, Bonaparte lui confia l'impression du Courrier d'Egypte et, à partir du 1er octobre 1798, celle de la Décade Egyptienne qui commença à paraître à partir de cette date. Cette imprimerie de Marcel appelée Nationale s'établit tout d'abord dans le quartier de l'Ezbékieh, puis se transporta à Guiza pour aller rejoindre ensuite la Citadelle où elle resta jusqu'au 31 mars 1801. Cette imprimerie fut embarquée vers la France au moment du départ des Français le 14 septembre 1801.


Quant à la petite imprimerie de Marc-Aurèle, qui avait été vendue à l'armée française, elle fut abandonnée au Caire.
Grâce aux caractères en arabe de l'Imprimerie nationale, Bonaparte s'adressait aux masses par des affiches et transmettait encore ses instructions aux ulémas et aux notables par l'entremise de circulaires et de tracts imprimés. Les presses arabes servaient encore à imprimer des opuscules comme "Les extraits du Coran", "Les fables de Loqman", "L'avis sur la petite vérole", etc...
Les caractères grecs, qui eux aussi avaient été rapportés du Vatican, servirent à imprimer des déclarations destinées aux Grecs d'Egypte et sortaient des presses de Marcel.

G.V.

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