Saturday, December 17, 2011









Moëz Lidine Illah, une rue au cœur du Caire islamique 
Un musée d'architecture
 médiévale exposé en plein air







 
 

Par : Marwa Mourad et Dalia Hamam


Les nombreux monuments historiques de la civilisation islamique et ses vestiges attirent l'attention du monde entier, touristes étrangers et les Egyptiens eux-mêmes. Dans la fameuse rue de Moëz Lidine Illah, les monuments islamiques fournissent une vue présente fascinante d'une époque passée. Une visite s'imposait.
Les experts de l'Unesco jugent la rue de Moëz Lidine Illah comme un chef-d'œuvre monumental islamique d'un Caire antique. Cette rue rassemble des trésors, regroupe différents siècles islamiques. Il était naturel de continuer à protéger cette région. Cette rue s'étend entre Bab El-Foutouh et Bab Zouweïla et croise la place d'El-Azhar. C'était l'axe d'origine du Caire fatimide. Située en plein cœur du Caire, une partie très active de tous les secteurs où la foule et les bruits recouvrent le charme de l'Orient et les parures les plus magnifiques du Caire islamique. Richesses et diversités historiques, modèles surprenants de l'architecture islamique en Egypte, transforment ce lieu en un musée de grandeur naturelle, sur un site d'origine, inchangé depuis dans un cadre médiéval. Les visites se multiplient dans ce lieu resté historique.

  •    Complexe de Barsbaï El-Ashraf
Plus connu chez l'habitant sous le nom d'Al-Ashrafiya, d'après son fondateur le sultan El-Ashraf Barsbaï. L'action politique la plus renommée de Barsbaï a été la conquête de Chypre en 1426.
Un complexe comme tant d'autres, El-Ashrafiya n'est pas exceptionnelle en taille ou en architecture. Il est cependant encore bien solide, en bon état, typiquement mamelouke. Formé d'une cour centrale entourée par quatre iwans. Un dôme formé de pierres et découpé couvre le mausolée qui a été prévu pour le sultan mais contient réellement les dépouilles de son épouse et de son fils. La partie gauche de la façade est un sébile-kouttab. Son entrée est imposante et largement fréquentée par des négociants et les marchands ambulants.

  •      Madrassa d'El-Salih Negm
Le complexe représente le premier exemple connu d'un tombeau rattaché à une Madrassa (école). Cette Madrassa était également la première construction destinée à contenir chacune des quatre écoles légales propres aux Sunnites, chacune dans un iwan séparé. Cette tradition évoluera plus tard avec les prochaines deux cents années sous les Mameloukes. Cette Madrassa a été construite sur des parties de l'énorme emplacement occupé par le palais oriental des Fatimides. La façade est en partie cachée par des fonds de commerce. Elle soutient un minaret au-dessus d'une porte richement décorée. La porte est l'entrée de la ruelle connue aujourd'hui comme Haret El-Salihiya qui sépare les deux ailes de la Madrassa.
Juste sur la gauche de cette porte se trouve l'entrée d'une cour ouverte, avec les restes de la Madrassa, mise en évidence. Un mausolée y a été joint et où le Sultan El-Salih est enterré a été construit plus tard par sa veuve, Shagaret Eddor.

  •      Bab El-Foutouh
La Porte des conquêtes "Bab El-Foutouh" est l'entrée nord de la fortification fatimide qui a par le passé enfermé dans ses murs un centre original du Caire. Comme la mosquée du Sultan Hassan et d'Ibn Touloun, Bab El-Foutouh a été plus d'une fois, citée dans les récits des 18ème et 19ème par les voyageurs de ces siècles. La porte a été placée en 1087 par Djamali l'Arménien pour remplacer une ancienne porte environ 200 mètres au sud. 



  •      Madrassa de Barqouq
Barqouq (la prune) était à l'origine un esclave circassien qui est devenu le premier sultan circassien à régner en Egypte.
Construite après le modèle de la Madrassa du Sultan Hassan, Madrassa de Barqouq est un plan cruciforme typique. Elle se distingue par un minaret octogonal élégant et unique en son genre, caractérisé par la finesse de ses dessins gravés sur le marbre.


 

Moëz Lidine Illah en quelques mots

La dynastie des Fatimides a régné sur l'Egypte durant deux siècles, de 969 à 1171. Cette famille descend de Fatima la fille du Prophète - d'où leur nom -, et de son époux Ali, cousin du Prophète Mohamed.
Moëz Lidine Illah, devenu calife fatimide en 341 de l'Hégire (952 après Jésus-Christ) succédait ainsi à son père Mansour Abi Taher Ismaïl, troisième calife fatimide. Moëz était un homme intellectuel affamé de sciences et de littérature qui maîtrisait les langues. Intelligent et respectueux, il a adopté une politique sage et a formé une forte armée. L'Egypte était parmi ses premières priorités. Il attendait impatiemment l'occasion pour la conquérir. Il a rassemblé une énorme armée estimée à 100 mille soldats pour conquérir l'Egypte; il a nommé Gawhar El-Saqueli à la tête de cette armée. Il est ainsi entré en Egypte en 358 de l'Hégire (969 après Jésus-Christ). Moëz Lidine Illah le Fatimide a passé la plupart de sa vie au Maroc. Il n'est resté en Egypte que trois années. Cependant, cette courte période eut une grande influence sur son Etat. Il a réussi à transporter le centre de son Etat au Caire et fondé un gouvernement puissant qui a réalisé avec succès un essor religieux, culturel et social. Moëz a rendu l'Egypte, le Centre d'intérêt du Monde islamique. La mort le surpris au Caire en 365 de l'Hégire (975 après Jésus-Christ).

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