En 1809, Mohamed Ali choisit Choubra pour y établir une maison de campagne estivale qui devait, par la suite, devenir un palais.
Une route ombragée de six kilomètres conduisait au domaine du souverain. Cette résidence estivale donnait sur le Nil et comprenait un vaste jardin divisé en terrasses sous forme d'amphithéâtre. Le jardin comportait des arbres rares et des oiseaux aux multiples couleurs en cage.
Mohamed Ali avait à son service un Français, Pascal Coste, originaire de Marseille. Le souverain lui commanda un palais. Il fallait trouver un lieu idéal pour cette construction qui devrait être digne du palais de Versailles en France.
Pascal Coste commença par examiner les espaces constructibles à la Citadelle du Caire. Aucun des espaces ne se prêtait à une réalisation digne du grand palais des rois de France. L'architecte français pensa alors au grand domaine de Choubra où Mohamed Ali résidait pendant les mois d'été. Le souverain accepta la transformation de cette résidence campagnarde pour en faire un palais moderne. Pascal Coste en traça les plans. Le projet fut accepté. L'ensemble comprendrait un palais, un grand bassin, un hippodrome, de grandes pièces d'eau, quatre pavillons et de grandes allées bordées d'arbres. L'ensemble, enfermé dans une grande enceinte, devait être un véritable paradis de fraîcheur et d'enchantement.
Sans plus attendre, Pascal Coste se mit à l'ouvrage. Il demanda la participation d'artistes, de sculpteurs et de peintres. Cette superbe réalisation du palais de Choubra fut un magnifique spécimen du style qui était en pleine vogue dans le premier quart du XIXème siècle au Caire, un style rococo entre des réalités orientales et occidentales. Le palais fut éclairé avec le gaz de ville, une première pour les résidences princières au Caire.
De ce palais de Choubra, il ne subsiste que le "Nymphée", un élégant quadrilatère auquel les visiteurs avaient accès par quatre portes ouvertes dans les quatre façades. Ce "Nymphée" est encore appelé "kiosque de la fontaine". Aux quatre angles du quadrilatère se trouvaient de belles salles en saillie comme des tours aux coins d'un château.
G.V.
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