Sunday, November 13, 2011


Quand l'été est caniculaire et la chaleur suffocante
Le "Sébil" reste une merveilleuse fontaine
 
La chaleur suffocante fait que la population est toujours à la recherche de quoi s'abreuver. Quoi de plus désaltérant qu'un peu d'eau fraiche pour étancher sa soif par cet été caniculaire.
Quand on sillonne les rues du Caire, dans presque tous les quartiers, devant certains immeubles, près d'un arbre, on trouve ces grosses cruches à la panse énorme qui ne sont autre que les "zirs". L'eau que l'on y met est toujours fraîche. Recouverts d'une planche en bois sur lequel est posé un quart en métal, il offre aux passants assoiffés quelques gorgées d'eau fraiche. Plus moderne, certains commerçants et propriétaires de locaux ont construit des mini-lavabos avec quelques robinets pour servir dans le même but. Toutes ces habitudes sont apparues après la disparition de ce qui représentait un des joyaux de l'architecture islamique le "Sébil".
Photo Sharobim

Du temps de l'Empire ottoman on comptait plus de 300 fontaines publiques. Enfoncée dans une facade d'immeuble où à l'angle d'un édifice on pouvait remarquer au haut de l'étage où se trouvait le "Sébil" le "kouttab" école coranique. Construit en pierre, le "Sébil", garni d'arcades souvent ouvragées présente au passant à travers des vasques son eau retenue dans de grandes citernes souterraines. Avant 1860, les porteurs de gourdes en peau de chèvres sillonnaient les rues du Caire afin de vendre l'eau potable.
Pour les amoureux d'art islamique ils peuvent aller flaner dans toute la rue Muiz El-Dine, rue Port-Said; là, ils pourront en admirer au moins 92 dans le vieux Caire. Les deux tiers de ces Sébils aux alentours de la Citadelle datent des 16ème et 17ème siècle. Le "Sébil" mamelouk" rectangulaire à grilles carrées se trouve dans l'ensemble architectural du sultan Qalaoun et Ghouri ainsi que celui du sultan Qaitbey. Quant aux fontaines ottomanes, elles sont de forme arrondie et les grilles sont ouvragées et dotées d'auvant en bois sculpté. Vous pourrez aller admirer le Sébil kouttab de Néfissa Baida (1796)face à la mosquée Al- Mouayad. Quant à celui de Oum Abbas ( 1867) il se trouve presqu'en face du Sébil Qaitbay.
En les comparant avec les "fontaines modernes" construites aujourd'hui dans les rues du Caire on ne peut que se dire que l'intention est bonne de penser à ceux qui ont soif et qui financièrement parlant ne peuvent pas, toujours étancher leur soif à coup de bouteilles de boissons gazeuses. Même certaines stations de métro sont dotées de quelques robinets "coldair". Seulement combien il aurait été plus agréable, qu'au lieu de ces laideurs, combien même, bien intentionnées, de faire appel à nos jeunes talents sortis fraichement de la faculté d'architecture. Laissons leurs inspirations, planter à travers les rues du Caire les "Sébil" du 21 èmé siècle.
L' ancienne chanson disait: "Atchane ya sabaya dellouni alal sébil". J'ai soif ô jeune montre moi le chemin du sébil.

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