Tuesday, November 8, 2011




Zamalek Bridge Sharobim


Zamalek, richesse historique
et quartier d'élite
 
Zamalek... tout le monde connaît le fameux Club sportif qui porte ce nom, mais peu connaissent les richesses de ce quartier du Caire. Zamalek se trouve dans la partie nord du Guézireh jadis appelé île de Boulac. C'est un quartier résidentiel riche en histoire et en architecture.

Maintenant, la rue centrale de Zamalek du 26 Juillet est surmontée par un toboggan. Cela facilite la circulation entre le pont du 8 Mai, qui a remplacé l'ancien pont d'Aboul Ela, et le quartier de Mohandessine. Mais ce toboggan défigure le centre de Zamalek. Ce quartier, avec ses nombreuses ambassades, est peuplé de nombreux étrangers.
Quelle est l'origine de ce nom de Zamalek ? A l'époque du Khédive Ismaïl, un camp avait été installé pour les soldats de la garde khédiviale. Les soldats étaient logés sous des tentes fabriquées avec une matière appelée "Zamlak", d'où le nom de Zamalek.
Entre 1863 et 1868, le Khédive Ismaïl fit construire le palais du Guézireh pour en faire une résidence d'été. Les plans furent réalisés par l'architecte Franz pacha. Les décorations, de style mauresque, du palais furent réalisées par C. de Diebitsch. Ce palais fait partie actuellement de l'ensemble de l'hôtel Marriott. Le Khédive avait fait construire ce palais pour y loger l'impératrice de France Eugènie venue en Egypte pour l'inauguration du Canal de Suez en 1869. Le lit et les objets de la chambre à coucher se trouvent maintenant au Musée des Bijoux à la Citadelle du Caire.
Le jardin des poissons de Zamalek fut créé en 1902 sous le règne du Khédive Abbas. II Helmi. Ce jardin de quatre feddans entoure les grottes où se trouvent les aquariums. L'intérieur des grottes est un labyrinthe sans fin, une suite de corridors et un dédale de couloirs ténébreux. Le visiteur peut admirer toutes sortes de poissons dans les aquariums creusés dans les murailles. Bien éclairés, ces aquariums présentent des poissons merveilleux.
Au mois de mai 1903, une étude avait été réalisée sur les poissons du Nil. La collection s'élevait à plus de cent espèces dont 14 étaient inconnues jusque alors et des spécimens avaient été remis au musée du jardin des poissons à Zamalek. Cette étude avait été lancée par feu le docteur Anderson. Une rue de Zamalek porte le nom de Chagaret-Eddor. Elle fut l'héroïne qui assura la défense de Mansoura à la suite du décès du sultan Saleh Negm Eddine Ayyoub.
Une autre rue porte le nom de Salah Eddine El-Ayyoubi. Il fonda la dynastie ayyoubide qui, pendant trois quarts de siècle (1174-1251), présida aux destinées de l'Egypte. Dès 1176, Salah Eddine, construisant une citadelle sur une colline qui dominait les différents quartiers du Caire, décida de les entourer de puissants remparts, englobant ainsi le Caire des Fatimides et la cité d'Ibn Touloun en une seule ville.
Il y a encore la rue Taha Hussein qui habita dans ce quartier.
Oum Kalsoum a habité ce quartier de Zamalek. Mais la maison d'Oum Kalsoum à Zamalek a disparu pour laisser la place à un grand immeuble qui porte son nom.
Zamalek possède aussi des Musées comme celui de Mahmoud Khalil et le palais des expositions artistiques.
Les ambassades sont nombreuses: Vatican, Irak, Hongrie, Oman, Chine, Chypre, Albanie, Allemagne, Venezuela, Portugal, Thaïlande, Finlande, R.D. Congo, Chili, Corée du Sud, Roumanie, Pologne, Algérie Hollande, Maroc, Danemark, Sri Lanka, Norvège, Nigeria, Tunisie.
La rue Mohamed Mazhar à Zamalek possède plusieurs palais et des ambassades dont celle du Vatican. Le plus célèbre palais est certainement celui qui abrite maintenant la Grande Bibliothèque du Caire qui donne sur le Nil.
Mohamed Mazhar pacha fut un ingénieur de talent et devint ministre de l'Irrigation.
Le jeune Mohamed Mazhar, membre de la première expédition scientifique française de 1826, étudia l'art du génie à la prestigieuse Ecole polytechnique, située rue Descartes à Paris, à quelques pas du Collège de France et de l'Université de la Sorbonne. Le philosophe positiviste Auguste Comte, qui était alors assistant à la Faculté de polytechnique, s'aperçut des dons de Mazhar "effendi". Comme le souligne sa correspondance avec son ami John Stuart Mill en 1843. Rentré en Egypte à l'issue de son séjour parisien, Mazhar poursuivit d'ailleurs des relations épistolaires avec Auguste Comte.
En 1912, Zamalek fut relié au Caire par un pont. Auparavant un service d'embarcations assurait le trafic.
La légende attribue à Gustave Eiffel (1832-1923) la construction du pont de Boulac en 1912 ainsi que les ponts de Zifta et de Mansoura.
En réalité, ces ponts furent construits par la Compagnie Fives-Lille représentée en Egypte par la firme Fils. Barthe Déjean (Atméda). Cette firme réalisa ce pont de Boulac, une lourde superstructure de fer qui avait coûté 500.000 livres égyptiennes, une somme considérable à cette époque.
Le pont de Boulac, lors de son inauguration, fut appelé "Pont Fouad 1er" mais il fut vite dénommé "Kobri Aboul Ela" du nom d'une mosquée voisine. Cette mosquée avait été construite en 1485 par Ibn El-Qanich El-Burullosi en l'honneur du cheikh El-Hussein Abou Ali dont le nom est venu par la suite Aboul Ela. Après la Révolution du 23 juillet 1952, le pont s'appela pont du 26 juillet.
La partie centrale du pont s'ouvrait pour laisser passer les bateaux. Mais les constructeurs du pont avaient mal prévu l'emplacement de ce passage. En cet endroit, le fleuve n'était pas profond et le courant du Nil passait près de ce passage. Ainsi, les embarcations avaient du mal à franchir cette ouverture, entraînées par le courant, si bien qu'elles se heurtaient inévitablement aux pylônes du pont.
Les accidents devinrent si nombreux que deux années après l'inauguration du pont il fut décidé de faire passer le trafic fluvial par le Bar El-Ama, la petite branche du Nil de l'autre côté de l'île du Guézireh.
Une légende raconte que le constructeur présumé de ce pont, Gustave Eiffel, se serait jeté du haut du tablier du pont dans le Nil en raison de son échec au sujet de la partie basculante pour laisser passer les bateaux. Mais il est décédé bien paisiblement dans son lit à Paris en 1923.
La Compagnie des tramways du Caire avait versé, en 1908, la somme de 200.000 livres égyptiennes à titre de participation à la construction du pont pour s'assurer la concession du passage d'une ligne de tramway entre la place Ataba et Zamalek. Cette ligne fut supprimée en 1954.
En 1948, il avait été question de reconstruire le pont de Boulac. Le 12 avril 1995, le Président Hosni Moubarak donna son feu vert au transfert de ce pont un peu plus loin devant les bâtiments du Commerce international. Par la suite, il fut décidé de le laisser à la même place. Il est maintenant doublé par le pont du Quinze Mai.
Ce pont fait partie du patrimoine artistique égyptien car les plus grands chanteurs modernes l'ont choisi comme décor pour les chansons de leurs films, comme Oum Kalsoum ou Mohamed Abdel Wahab.
Ce pont avait été encore le sujet d'un film, dans les années cinquante, qui relatait une histoire d'amour entre une jeune étudiante pauvre de Boulac et un riche héritier habitant un palais sur l'autre rive du Nil à Zamalek. Les deux amoureux étaient séparés par les différences sociales, mais reliés par l'amour et par le pont.

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